Spiritualité
Spiritualité mariale
La spiritualité mariale demande de trouver en Marie, l’inspiration pour suivre le Christ. La figure de Marie est une interpellation pour incarner les attitudes et les valeurs chrétiennes. Marie nous est proposée comme le disciple du Christ le plus parfait ; Marie est la première chrétienne, par ses attitudes, parce que dans les conditions concrètes de sa vie, elle a adhéré totalement et librement à la volonté de Dieu ; elle a accueilli la parole et l’a mise en pratique, elle a été inspirée dans son action par la charité et l’esprit de service.
Les sœurs de Marie, ont hérité cette spiritualité mariale de leur père spirituel et de leur fondatrice. A l’instar de la Vierge Marie, elles ont pour devise : « Je suis la Servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa parole ». Par ces mots qui orientent la vie des sœurs au quotidien, elles sont appelées à imiter les vertus de la Vierge Marie en accueillant dans leur vie la volonté de Dieu qui passe par la voix des autres. Pour ce faire, la culture de quelques vertus sont proposées aux sœurs afin de ressembler à la Vierge Marie. Il s’agit de :
- L’amour de bienveillance
- La pureté de cœur et d’intention
- La simplicité
- L’humilité
- La douceur
- Le respect de la dignité humaine
La médaille portée par les sœurs de Marie est celle de la vison lors des apparitions qu’a eues Sainte Catherine Labouré en 1830. Au cours de ces apparitions, elle voit comme deux tableaux dans lesquels la Sainte Vierge se tient debout sur le demi-globe terrestre ,ses pieds écrasant le serpent. Dans le premier tableau, la Vierge porte dans ses mains un petit globe doré surmonté d’une croix qu’elle élève vers le ciel. Catherine entend : « cette boule représente le monde entier, la France et chaque personne en particulier » Dans le deuxième tableau, des mains ouvertes de la Sainte Vierge sortent des rayons d’un éclat ravissant. Une voix explique : « les rayons sont des symboles ; cependant certains restent sombres » ce sont les grâces que personne ne demande. Puis un ovale se forme autour de l’apparition et cette invocation s’inscrit en demi-cercle en lettres d’or : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » Une voix se fait entendre : « Faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces.
Enfin le tableau se retourne et sœur Catherine voit le revers de la médaille : en haut une croix surmonte l’initiale de Marie, en bas deux cœurs, l’un couronné d’épines, l’autre transpercé d’un glaive. En décembre 1830, pendant l’oraison, la Sainte Vierge se présente une troisième fois auprès du tabernacle, un peu en arrière et lui confirme sa mission. Elle ajoute : « vous ne me verrez plus. » C’est la fin des apparitions.
De nos jours, les sœurs de Marie ont des dévotions propres à l’Institut à l’endroit de la Vierge Marie, Notre Dame de la Médaille Miraculeuse. Nous pouvons entre autres citer : la récitation du rosaire, les litanies, les prières mariales, la neuvaine à Notre Dame de la médaille miraculeuse, la célébration des fêtes mariales etc….
En somme, nous ne pouvons parler de la spiritualité mariale sans intégrer notre père et mère spirituels, saint Vincent de Paul et sainte Louise de Marillac. Pour Vincent, Marie est « un modèle » et dans ses conférences et lettres apparaissent plusieurs qualités de Marie à imiter : obéissante à la volonté de Dieu, modeste, discrète, sans péché, humble, parfaite, persévérante…Vincent fixe son attention sur trois événements, trois mystères de la vie de Marie : l’Immaculée conception, l’Annonciation et la Visitation. La contemplation que Vincent fait de Marie se situe dans le centre même de l’univers spirituel : se donner à Dieu pour le servir dans les pauvres. Saint Vincent voit ,dans le mystère de l’Immaculée, la Vierge humble et chaste, vidée d’elle-même pour pouvoir accueillir Dieu et se laisser remplir par Lui. L’humilité prépare et soutient l’offrande à Dieu. Connaître et reconnaître comme le seul Seigneur, se savoir petit devant Lui, se donner à Lui pour servir le prochain, pour réaliser son œuvre, c’est le deuxième mouvement que Vincent découvre en Marie, dans son Annonciation. Vidés de nous-mêmes et donnés à Dieu, notre vie est au service des pauvres : vous vous êtes donnés à Dieu pour le service des pauvres. Saint Vincent découvre dans la visitation de Marie à sa cousine Elisabeth ce troisième mouvement du chemin spirituel.
Comme Saint Vincent de Paul, la présence de Marie, les écrits de sainte Louise de Marillac sont riches et abondantes. Sainte Louise note dans ses écrits les fruits de ses méditations et de ses réflexions sur la grande dignité de la Vierge Marie. Elle présente Marie comme : collaboratrice de Dieu dans l’incarnation, très unie au Christ Jésus, qui vit en elle, mère de grâce, mère de miséricorde…etc. Sainte Louise donne une large explication à la Vierge conçue sans le péché originel pour que nous puissions comprendre l’Immaculée Conception à partir du plan salvifique de Dieu, de son dessein d’Amour ; Marie n’a pas cessé d’appartenir à la descendance d’Adam, par le fait d’avoir été conçue sans péché mais elle a été préparée pour être la digne demeure du Fils de Dieu ; Marie conçue sans péché, répond par une vie saine à l’élection de Dieu et, étant pleine de grâce, elle continue de croître dans la grâce. Sainte Louise de Marillac découvre et propose la Vierge Marie comme idéal de vie ; modèle de tous les états de vie ; modèle d’accomplissement de la volonté de Dieu ; modèle de pauvreté ; modèle de pureté. Ainsi, en matière de dévotion, sainte Louise dans un traité systématique invite les chrétiens à avoir un grand amour pour la sainte Vierge Marie, à célébrer les fêtes en son honneur, dans la liturgie de tous les jours, à imiter ses vertus, à choisir quelques « petites pratiques » de dévotion à Marie. Bref, comme nous avons pu nous en rendre compte, dans l’expérience de sainte Louise de Marillac, la présence de Marie est abondante, sereine, solide.
Histoire de la Mère BRANDIS
Enfance de la Mère Brandis
Marie Joséphine Brandis est originaire de la ville de Graz en Autriche. Elle y est née le 27 novembre 1815 dans la famille du comte d’État Henry Adam Brandis et de son épouse la comtesse Joséphine née Welsersheimb. Lors de son baptême célébré le jour même de sa naissance à l’église paroissiale, elle reçoit le nom de Marie Joséphine. En se rendant à l’église pour la première fois après l’accouchement, sa pieuse mère l’a placée sur l’autel de Notre-Dame des Douleurs et l’a consacrée au Seigneur. Par la suite elle s’est efforcée d’éveiller en sa fille dès sa plus tendre enfance l’amour de Dieu et elle lui a appris à élever son esprit vers Dieu dans une prière confiante. Dès l’âge de sept ans, pendant le catéchisme, le désir de se consacrer à Dieu s’était éveillé dans le cœur de Marie Léopoldine. Quand elle eut huit ans, ses parents l’envoyèrent à l’école des moniales rédemptoristes où elle approfondit son éducation culturelle et religieuse. Pendant son séjour à Vienne, elle a fait ses études scolaires et s’est perfectionnée en ouvrage à l’aiguille, elle a aussi joué de la harpe et fait de la peinture. Chacun des enseignants lui a donné l’instruction appropriée à son état. Elle a été une très bonne élève mais elle aimait par-dessus tout, au plus haut degré, la peinture et le dessin, pour lesquels elle était extrêmement talentueuse. Elle reçut également le sacrement de l’Eucharistie des mains du vénérable P Armant Passerat rédemptoriste.
Vocation de la Mère Brandis
Elle est devenue une belle jeune fille et son apparence extérieure reflétait la beauté de son âme. Déjà dans son enfance elle aimait les pauvres, et son amour pour eux ne connaissait pas de limites. Sa plus grande joie était de pouvoir aider les pauvres et les malades. Elle se privait de sa nourriture préférée pour la leur offrir.
L’évêque Romain Sébastian Zängerlé était un ami et conseiller de la famille comtale de Brandis. La jeune comtesse a révélé à ce pasteur d’âmes son désir de se consacrer entièrement à Dieu, aux pauvres et aux malades. Celui-ci lui écrivit une belle lettre pleine d’espoir : « Si après une longue et sobre réflexion, que vous avez faite devant Dieu et aussi sous la direction des hommes pieux et éclairés, vous sentez, que vous êtes appelée à servir Jésus et ses pauvres malades, je ne peux que vous souhaitez la meilleure chance à l’égard de cette sublime vocation. » Maintenant, Marie Josephine devait annoncer sa décision à ses parents.
Du retour d’une promenade un jour, la fille s’est finalement décidée à dévoiler son intention à sa mère. En entendant cela, la pauvre femme s’est presque évanouie, mais elle a demandé à sa fille d’en parler au père. Elle est venue deux fois jusqu’au seuil de la chambre de son père, où une force l’empêchait d’entrer. Elle a commencé à marcher par-ci par-là pour vaincre cette résistance. Surpris de la voir dans un état pareil, son père lui a demandé ce que cela pouvait bien signifier. Elle lui a fait part de sa décision. C’était tellement inattendu que le père ne pouvait prononcer un seul mot, seules ses larmes coulant le long de ses joues témoignaient de son amour pour sa fille. Ce ne fut qu’après un long silence, qu’il donna sa permission.
L’engagement de la Mère Brandis
Une fois sa décision acceptée par ses parents, Marie Joséphine a commencé à se préparer pour le départ. L’évêque Romain a déjà depuis longtemps désiré que les sœurs de la Congrégation des Filles de la Charité de Saint Vincent Paul viennent dans son diocèse, en particulier dans la ville de Graz. C’est pourquoi il a donc décidé d’envoyer la jeune comtesse à Munich où il y avait, en effet, une congrégation nommée les sœurs de la Miséricorde.
Ensuite, une fois le noviciat terminé, elle retournerait dans son diocèse à Graz. Les sœurs à Munich ont attendu la nouvelle postulante avec une grande impatience. Son père et elle sont arrivés à Munich le 19 novembre 1837. Le 21 novembre fut un jour remarquable pour la comtesse Marie Joséphine: elle a reçu la robe de postulante. Le 15 Novembre 1838, elle prit l’habit religieux et reçut le nom de sœur Léopoldine. Elle émit ses premiers vœux le 04 Juin 1840. « Lors de la remise de l’habit, monsieur le supérieur m’a dit que dorénavant je serai nommée sœur Léopoldine pour la durée de ma vie. Mes chers parents, je peux vous assurer sereinement que ce jour-là j’étais si heureuse, qu’il n’est pas possible de le décrire ».
Petite histoire de Saint Vincent de Paul
Vincent de Paul est né en 1581, dans les Landes, à Pouy. Il est le troisième d’une fratrie qui comprend quatre garçons et deux filles. Son père Jean de Paul est un petit exploitant agricole, sa mère, Bertrande de Moras, appartient en revanche à une famille de la petite noblesse locale.
Vincent est amené très tôt à apporter son aide à ses parents qui peinent à nourrir une famille nombreuse. Aussi passe-t-il ses premières années comme berger à garder des moutons, des vaches et des cochons. Il doit quitter toutefois son foyer familial pour Dax où son père l’inscrit au collège des Cordeliers, tenu par les franciscains. Vincent y reste trois ans et y suit avec succès des cours de grammaire et de latin. Il est pour ses camarades un exemple de travail acharné, si bien qu’au bout de peu de temps, Monsieur Comet, un ami de la famille, lui demande de devenir le précepteur de ses fils. Il prend goût à l’apostolat et le désir de devenir prêtre grandit en lui.
À 16 ans, lors d’une cérémonie où l’Évêque coupe quelques cheveux aux futurs prêtres, Vincent reçoit la tonsure. Cela signifie qu’il entre dans le clergé et que désormais il doit porter l’habit ecclésiastique. Vincent est Ordonné prêtre à 19 ans.
Désormais, avec les prêtres et frères de la Mission, Saint Vincent se met totalement à la suite du Christ évangélisateur des pauvres. Il met en place les conférences du mardi, pour assurer la formation permanente des prêtres à Paris. En 1633, avec Sainte Louise de Marillac, il fonde la Compagnie des Filles de la Charité.
Vincent meurt le 27 septembre 1660 à Paris. Canonisé en 1737, le Pape Léon XIII le proclame Patron Universel des œuvres de Charité en 1885.